Christ ressuscité. Attribué à l’atelier de Niklaus Weckmann.

Christ ressuscité, debout en léger contrapposto, les jambes croisées, œuvre souabe, Ulm, vers 1490–1510. Le torse nu, il est drapé d’un manteau rejeté autour des hanches et relevé par la main droite. Le traitement de la tête correspond au vocabulaire formel observé dans les Christs et apôtres attribués à l’atelier de Niklaus Weckmann à Ulm : paupière supérieure lourde, bouche entrouverte, commissures creusées au ciseau, lèvre inférieure ourlée. La barbe aux mèches peignée rythmiques en “S” réguliers se posent en nappes superposées sous le menton. Enfin la chevelure est sculptée en mèches rubanée assez larges aux extrémités recourbées en crochet. Le drapé renforce cette attribution à l’atelier de Niklaus Weckmann, par ses plis tombants cassés par des arêtes franches en V ainsi que des successions de facettes triangulées et de gorges sculptées profondément.

Les pieds nus croisés présentent un modelé naturaliste mais encore sobre : les veines et tendons ne sont pas soulignés, à la différence de l’anatomie plus appuyée que l’on observe après 1510, notamment chez Daniel Mauch. L’ensemble se situe ainsi dans la production d’Ulm à la charnière du XVe et du XVIe siècle. Socle moderne, bras manquants, fentes et attaques xylophages anciennes.
Plusieurs comparaisons soutiennent cette attribution :
· Le “Christ de l’Ascension”, conservé à la Villa Ephrussi de Rothschild Inv. EdR 919
· Christ en prière, musée du Louvre, inv. RF 1381, vers 1500–1520.
· Le Saint-Jean vendu chez Lempertz, Cologne, vente “Alte Kunst”, 18 novembre 2023, lot 2108, anciennement Galerie Ekinium Ref.196
Ouvrages consultés :
· Meisterwerke massenhaft. Die Bildhauerwerkstatt des Niklaus Weckmann und die Malerei in Ulm um 1500. Württembergisches Landesmuseum Stuttgart dir. Heribert Meurer / Hans Westhoff, 1993.
· Jörg Syrlin der Jüngere und der Bildhauer Niklaus Weckmann. Wolfgang Deutsch, 1966.
· Meisterwerke Ulmer Kunst, Barbara Maier-Lörcher, Jan Thorbecke Verlag, Ostfildern, 2004.